Les baskets cultes de Brütting - toujours à la page

"Chez nous, vos pieds sont entre de bonnes mains", annonçait déjà dans les années 1960 le modéliste de chaussures Eugen Brütting, originaire de Nuremberg, pour sa gamme de chaussures de sport. Aujourd'hui, les modèles toujours fabriqués à la main en Allemagne sur des formes, qui sont considérés comme des modèles de la chaussure de course moderne et qui continuent à être produits presque sans changement, ne jouissent pas seulement d'un statut culte parmi les amateurs de chaussures de loisirs sportives. De nombreux coureurs reviennent également à des chaussures où le moins est le plus.

L'histoire de la chaussure de course moderne est moins ancienne qu'on pourrait le croire. L'homme n'a-t-il pas toujours beaucoup marché ? La course à pied ne faisait-elle pas déjà partie des canons traditionnels de l'activité physique dans l'Antiquité ? Effectivement, c'était le cas, mais jusqu'au siècle dernier, aucune chaussure spéciale n'était prévue à cet effet, ou alors il s'agissait de fabrications spéciales de cordonniers. Avec l'essor soudain de la course à pied en tant que loisir - un mouvement venu des États-Unis dans les années 1970 - la demande de chaussures adaptées a non seulement augmenté, mais aussi le nombre de plaintes de sportifs amateurs utilisant des modèles traditionnels. Le modéliste de chaussures de formation Eugen Brütting avait déjà fondé son entreprise en 1946, mais ce n'est qu'en 1965 qu'il a élargi la gamme classique aux chaussures de sport. Un choix judicieux, car un an plus tard, Arnd Krüger triomphait déjà lors des championnats allemands en salle sur la distance de 800 mètres dans une chaussure Brütting. La percée a eu lieu en 1970 avec le développement de la chaussure de course sur route Roadrunner. Sa semelle intermédiaire amortie - aujourd'hui caractéristique fondamentale de tout modèle de chaussure de course - était à l'époque une performance de pionnier. Mais ce n'est pas le seul domaine dans lequel Brütting a posé des jalons : l'utilisation d'un daim léger et souple pour la tige est également considérée comme un progrès important. Jusqu'alors, on utilisait du cuir lisse qui durcissait avec le temps et limitait ainsi la liberté de mouvement naturelle du pied. La boîte à orteils arrondie et agrandie donnait en outre au pied plus d'espace vers l'avant, ce qui garantissait la liberté nécessaire, surtout lors de courses plus longues et de la fatigue de la voûte plantaire qui en résultait.

Non seulement le Roadrunner, mais aussi les modèles suivants comme la chaussure de course tout-terrain Astroturfer ou le Brütting Marathon ont convaincu les principaux athlètes de l'époque ainsi que les sportifs amateurs. En collaboration avec l'entraîneur d'athlétisme néo-zélandais Arthur Lydiard et des sportifs actifs, Eugen Brütting a conçu de nouvelles formes de sécurité selon les critères de l'orthopédie sportive, qui, s'inspirant de la forme du pied, garantissaient un chaussant presque semblable à celui d'un gant. Ce ne sont pas les chaussures Brütting elles-mêmes, mais leurs utilisateurs qui ont remporté l'or olympique en marche et l'argent au lancer du disque, et qui se sont également illustrés en boxe allemande.